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Les jours raccourcissent. Les nuits sont un peu plus fraîches. La période estivale se termine doucement, mais le soleil radieux réserve encore de très belles journées. Il nous invite à profiter sans tarder de ses dernières chaleurs. Les jours sont comptés et les plaisirs de l’été se font plus intenses.

Les cris de joie des enfants dans la piscine résonnent encore plus fort, comme aussi le rire des parents qui les accompagnent. On tire une chaise longue à l’ombre des arbres pour terminer le roman commencé au début des vacances. Mais, comme d’habitude on se laisse aller encore une fois à somnoler dans la torpeur de l’après-midi, bercé par le bruit du vent.

L’été est la saison des fruits savoureux !

C’est la saison des fraises parfumées qui exhalent leur odeur à peine récoltées ; des pêches dont le jus sucré régale les papilles ; des poires qui croquent sous la dent. Et aussi des pastèques rouge sang ; ou des melons odorants, ou encore des figues que l’on cueille sur l’arbre et dont on retire délicatement la peau avec les doigts…

« Ça y est ! » me dit Muriel, « ce sont les couleurs de l’été ».

En l’espace de quelques jours la couleur dominante des collines environnantes est passée du vert au jaune. Ça et là des champs sont moissonnés et se couvrent d’une couleur de paille sèche. Ailleurs, ce sont des prairies qui se clairsement au fur et à mesure que monte la chaleur et que paissent les troupeaux de brebis ou de vaches.

Au printemps des personnes arpentent lentement les talus des routes qui sillonnent à travers champs. Les yeux rivés au sol, on pourrait croire qu’elles ont perdu quelque chose dans les fourrés. Soudain elles s’arrêtent. Les mains plongent dans l’herbe haute pour cueillir quelque chose qui vient s’ajouter à un curieux bouquet sans fleurs. Un bouquet d’asperges sauvages !

A notre tour nous arpentons les oliveraies à la recherche de ses fines tiges vertes qui se dressent fragilement. Chaque découverte nous emplit d’une joie simple et spontanée. Comme celle des enfants qui courent dans le jardin à la découverte des œufs de Pâques. Parfois nous aussi on crie spontanément « par ici, par ici ». Puis fièrement, à l’attention des autres promeneurs nous agitons le bouquet d’asperges qui grossit peu à peu dans nos mains.

On les attendait. On s’inquiétait de ne plus les revoir. Elles sont revenues, les hirondelles.

Comme l’an dernier, elles nichent sous l’auvent du balcon de la chambre qui donne sur la plaine du fleuve Ombrone. Tous les matins, nous leur rendons visite, penchant la tête sur le coin de la fenêtre pour ne pas les effaroucher. Nous les voyons, elles nous voient et continuent leur va et vient comme si de rien n’était.

L’arrivée du printemps est toujours un moment de grand bonheur. Même les agriculteurs les plus aguerris s’arrêtent un moment pour contempler le réveil de la nature.

Dès que l’on ouvre les fenêtres, après une nuit encore fraîche, il flotte un air de promesses sur une nature dont on perçoit la vigueur tellurique. La joie que l’on ressent provient d’un sentiment où se mélangent curieusement force et légèreté. Tout semble si fragile encore et pourtant déjà si fort.

Mars. L’époque de la taille des oliviers. Quelle émotion.

Même s’il fait encore froid le matin, les températures s’élèvent dans la journée : 14, 15, 16 parfois 20°. Les premiers chants d’oiseaux emplissent les oliveraies et accompagnent le « clic, clic » des sécateurs.

Comme tous ceux qui ne sont pas nés dans la campagne italienne, je n’ai d’abord connu les paysages italiens qu’au travers des peintres. Pour moi, ce fut la galerie des Italiens au Louvre, avant de découvrir l’Académie de Venise, le musée du Vatican ou les Offices de Florence…

Une année s’achève. Une autre commence et déjà les premiers narcisses pointent leur nez. Ce sera ensuite le tour des amandiers de fleurir en février, puis des poiriers sauvages en mars que l’on pourra alors greffer avec d’autres variétés de poires…

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’amer est une des qualités gustatives de l’huile d’olive. Surprenant parce qu’à première vue, l’amer semblerait plutôt une saveur que l’on écarterait. N’observe-t-on pas que les jeunes enfants rejettent des aliments au goût amer au profit des goûts sucrés ? N’observe-t-on pas également que les animaux délaissent les plantes aux saveurs amères ?

« Il faut commencer à cueillir les olives. Sans tarder. » me dit un jour Andrea, notre agronome, après avoir parcouru nos différentes oliveraies.

Nous ressentons tous une petite excitation. Certes nous attendions ce moment depuis quelques semaines. Nous avions préparé les oliveraies : taillé l’herbe et enlevé les rejets au pied des arbres pour pouvoir étendre correctement les filets. Il n’empêche ! Nous attendions ce moment avec impatience.

La tradition du Palio est vivace en Toscane, non seulement à Sienne mais aussi dans de nombreux villages médiévaux. Le Palio de Campagnatico, a quelques kilomètres de la Villa Ambretta, se tient tous les ans en septembre le long des murailles millénaires.

Derrière le folklore de la course où s’affrontent plusieurs cavaliers, chacun représentant un quartier de la ville, il y a la vie de la « Contrada ». A l’origine, la Contrada était un quartier qui devait fournir et entretenir une compagnie de soldats pour la défense de la ville. Chaque Contrada avait son blason, ses couleurs, ses costumes, un symbole, un hymne et un lieu où les membres se retrouvaient.

« Ecoute le silence », me dit Michael. Accoudés à la rambarde de la terrasse de la Villa Ombrone, nos regards s’abiment dans le vaste panorama qu’illumine le couchant. Les yeux longent les méandres verts des arbres qui longent du fleuve, se perdent ensuite dans le puzzle multicolore des champs puis suivent les rangées d’oliveraies qui remontent sur les collines déjà bleues.

« Ce silence » me dit-il encore.

Comme ailleurs, l’été réserve à la Toscane Maritime de longues journées de chaleur qui enveloppent la Villa Ambretta d’une douce torpeur.

Dès le réveil, en ouvrant les volets on sent la présence du soleil qu’aucun nuage dans un ciel définitivement bleu ne viendra voiler. A l’ombre de la terrasse, l’odeur du café se mélange avec le parfum d’herbe sèche qui monte alentours. Encore un jour placé sous le signe de la chaleur. Bientôt le chant matinal des oiseaux laissera place celui incessant des cigales.

Quand on arrive en Toscane pour la première fois, on est d’abord saisi par la beauté d’un paysage sculpté pendant des siècles par la main de l’homme.

Puis en sillonnant régulièrement cette Toscane, ce qui devient marquant c’est la diversité de son graphisme. Les pentes dénudées aux couleurs changeantes de la région de San Gimignano, l’ordonnancement des vignes du Chianti, les douces collines ocres du Senese, les allées de cyprès du Val d’Orcia, les alignements de pins parasols sur la côte maritime sont autant de facettes de cette diversité toscane.

Au milieu de l’hiver, quand la nuit tombe en fin d’après-midi et que l’on savoure la chaleur d’un bon feu de cheminée, on a du mal à imaginer que quelques mois plus tard les premières journées de juin signeront le retour des longues soirées d’été que l’on passe dehors.

Et voilà, nous y sommes. Juin est arrivé pour nous offrir ces merveilleuses soirées.

Le printemps prend le citadin des pays du nord de l’Europe par surprise. Un jour c’est une avenue dont les marronniers s’habillent de feuilles. Le lendemain c’est un square dont les prunus se couvrent de rose. Puis en quittant la ville, on découvre soudain les talus parsemés de fleurs multicolores.

Au début du mois de mai, assis à la terrasse d’un café, dans la chaleur d’un rayon de soleil on se rend à l’évidence : Le printemps est là, comme une force qui s’est imposée sans crier gare et que rien ne peut plus arrêter. Les rythmes telluriens du Sacre du Printemps de Stravinski reviennent alors en mémoire.

Quand on pense « Toscane », on pense tout de suite à la Toscane ensoleillée avec ses cyprès qui se découpent dans le ciel bleu, ses collines tantôt verdoyantes, tantôt jaunies après la moisson, et ses plages lumineuses bordées de majestueux pins parasols.

Mais la beauté de cette nature sous le soleil n’est possible que parce que parfois… il pleut.

Quand la crainte des grands gels s’estompe et avant que ne commence la floraison, les oliveraies s’animent. De nombreuses personnes équipées de sécateurs et de scies arpentent les rangées d’oliviers. Des échelles se dressent sur les arbres. Des tracteurs amoncellent les banchages. Ça et là des feux s’allument et des fumées montent vers le ciel. C’est l’époque de la taille de l’olivier.

Mais pourquoi donc tailler les oliviers ?

Les mois de janvier et de de février sont les mois les plus froids de la Toscane Maritime. Un froid plutôt agréable car souvent sec sous un ciel lumineux. Avec des nuits sans nuages, le thermomètre descend fréquemment en dessous de zéro. Durant la journée, il arrive que le mercure remonte d’une quinzaine de degrés.

L’olivier craint le gel, en général en dessous de – 5 à – 10 degrés selon les variétés. Mais les températures basses, notamment nocturnes, sont importantes pour la culture de l’olivier et la production d’une l’huile de qualité.

La vie à la Villa Ambretta

Vivre en Maremme à la Villa Ambretta est un bonheur de tous les instants que ce blog souhaite vous faire partager.